Les mensonges sur le Moyen-Age, illustrés par une conférence de Claire Colombi
Que ce soit dans l’histoire enseignée à l’école ou dans l’image véhiculée par la « culture » (cinéma ou séries TV en particulier), l’époque du Moyen-Age est victime d’une propagande mensongère et calomnieuse pour le moins hallucinante… et c’est ce dont je souhaite vous faire part aujourd’hui.
C’est d’une part en mettant le nez dans les archives que l’on peut s’en rendre compte (l’histoire factuelle contre l’histoire enseignée) et c’est d’autre part en prenant connaissance du monde Traditionnel (dont des auteurs comme René Guénon ou Fritschof Schuon peuvent en donner un bon aperçu) qui ouvre la perception d’un monde sacré, dont le Moyen-Age fut sans doute l’apogée (l’âge d’or) dans l’histoire moderne.
Ainsi presque tout serait faux :
- Injustice du féodalisme, tandis qu’il s’agissait d’un système de castes où chacun a sa place en fonction de sa propre nature, à la fois en vue de se réaliser mais aussi en vue d’être au service de l’ensemble de la collectivité. Ainsi plus un individu était haut dans la hiérarchie, plus il avait de devoirs. A noter que contrairement à aujourd’hui, seuls les seigneurs allaient sur le champ de bataille et le que le roi était en première ligne. Ils avaient un devoir de protection envers les serfs (classe de travailleurs agricole) en échange du travail de leur terres…
- Le peuple croulant sous les impôts et « racketté » par la noblesse et le clergé, tandis qu’en comparaison avec aujourd’hui, il fallait 17 jours de travail pour s’acquitter des impôts directs contre plus de 200 aujourd’hui. A noter qu’en plus de l’entretien du clergé et du financement de l’exercice du culte, l’église assurait une part notable de l’assistance publique (hôpitaux, hospices, aumônes, enfants abandonnés, enseignements dans les paroisses, ect…)
- Age caractérisé de barbare, de violent, rempli d’obscurantisme religieux… avec l’expression au sens galvaudé « On se croit revenu au Moyen-Age » en opposition avec la « Renaissance »… sauf que plus on creuse et plus on s’aperçoit que c’est l’inverse. La chasse aux sorcières par exemple, n’a pas eu lieu au Moyen-Age mais au début de la Renaissance avec la rationalisation de la pensée qui va avec. Concernant les guerres, tout était fait pour les éviter et elles n’avaient lieu vraiment qu’en dernier recours.
- Précarité concernant la nourriture, tandis que le disettes sont en réalité bien loin de s’apparenter à des famines. Le mode de vie rural (90 % de la population), basé sur l’agriculture avait rarement des problèmes d’approvisionnement à l’opposé des villes.
Les greniers permettaient justement de couvrir les années de maigres récoltes.
De plus la populations ne se nourrissaient pas de « feuilles » et des « racines » (manipulation sémantique) mais de légumes feuilles et légumes racines, dont la plupart sont aujourd’hui oubliés, faisant souvent parti des mauvaises herbes (majoritairement comestibles au passage) délaissées après la popularisation des fruits et des légumes exotiques.
- Toute puissance et tyrannie de l’Eglise, qui était en réalité une autorité libre et légitime en remplissant parfaitement sa fonction d’autorité spirituelle dont le pouvoir temporel (représenté par les rois) était a son service.
- Recul de la science (par rapport à l’antiquité) au profit de la religion, faisant croire que l’on pensait que la terre était plate. Si le « progrès » était mis sous le tapis par les clercs, c’était peut-être parce-que l’autorité spirituel pouvait avoir conscience des dégâts de telles « avancées » sur la société. On peut prendre l’exemple de la poudre à canon qui était sans doute connu. Mais quels honneurs aurait pû tirer la noblesse d’armes à feu tandis qu’ils pratiquaient l’art de la guerre et la chasse, visant l’excellence, et le développement des qualités propre à cette caste (piété, l’humilité, la bravoure, la courtoisie, la foi, l’honneur, ect…) ? Concernant la médecine, on peut évoquer la qualification et l’expérience que devait avoir la matrone, qui assistait les accouchements.
- Volonté de mettre en avant la vulgarité, la laideur et le chao pour illustrer le Moyen-Age ( cf « Les visiteurs ») plutôt que de montrer la beauté des constructions (basées sur le nombre d’or), l’harmonie et l’équilibre du mode de vie, des hommes entre eux mais aussi vis à vis de la nature (nul besoin d’écologie), grandeurs des hommes dont certains pouvaient être pétris de qualités (saints, nobles, ect…). Ces mêmes qualités ignorées aujourd’hui par nos contemporains (l’enseignement et l’éducation n’y étant pas pour rien) tout comme l’absence de dimension spirituelle, la vision actuelle véhiculée sur Moyen-Age s’apparente peut-être plus en réalité, à une pâle caricature, dont les traits sont en fait ceux de notre époque !
Tous ces clichés et ces mensonges sur le Moyen-Age ont pour but principal de détruire l’Église (qui est la forme) mais surtout le fond que sont la spiritualité, le caractère sacré de la vie et tout ce qui en découle, en vue d’imposer la république, qui elle même allait imposer le libéralisme économique et sociale ainsi que l’athéisme, dont l’aboutissement est la société qui prend prend forme aujourd’hui (matérialisme, le « dieu argent » : mammon ou le veau d’or, intelligence axé uniquement sur le plan horizontal capable de véhiculer les erreurs les plus grossières, science aveugle et destructrice, individualisme au détriment de la famille, divisions et clivages sous toutes ses formes au nom de la liberté, prise de pouvoir par une caste illégitime œuvrant pour ses seuls intérêts, ect…).
Pour illustrer mes propos, j’ai choisi de vous faire partager cette pertinente conférence de Claire Colombi intitulé « La fabrication de la légende noire du moyen âge », qui a le mérite de remettre les points sur les i à ce sujet :
Pour ma part, je vous invite vraiment à vous renseigner, à faire des recherche de toute part, allant dans le sens contraire de la vision donnée par l’histoire du Moyen-Age véhiculé par la société d’aujourd’hui et allant à l’encontre de l’hypothèse d’une évolution linéaire et constante des civilisations au cours de l’histoire.
Pour ma part je vous recommande les livres suivants :
- « Lumière du Moyen Age » et « Pour en finir avec le Moyen Âge » de Régine PERNOUD, apportant énormément d’informations provenant des archives.
- « Métaphysique du Moyen Âge » de Pierre-Yves LENOBLE qui est un essai qualifié de « métahistorique » apportant la dimension spirituelle (avec la vision sacrée qui en découle) manquante à l’homme moderne pour comprendre l’histoire du Moyen Age.
En redécouvrant le Moyen-Age avec de nouvelles perspectives, une nouvelle dimension risque de s’ouvrir à vos yeux, celle d’une monde plus beau, plus intelligent, plus authentique et plus merveilleux (pas au sens fantastique mais au sens du réel, du vrai, de la sagesse, de l’harmonie).
Édition du 03 février 2016 :
En complément je vous invite également à vous intéresser au film « Les filles au Moyen-Age », qui a le grand mérite de remettre les pendules à l’heure au sujet de la place de la femme dans la société au Moyen-Age :
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Loin de moi d’avoir les arguments nécessaires pour abonder, polémiquer inutilement ou contre-argumenter sur ces informations.
Cependant je me permets de soumettre une précision, n’y a-t-il pas plusieurs époques moyenâgeuses ?
Je veux en venir à la chasse aux sorcières pré-citée.
Cela n’a t’il pas plutôt débuté sous l’Inquisition ? Je le crois en effet pour ma part.
Je voudrais également poser une question sur le « chamanisme » avant le XII / XIIIème siècle en Europe et plus précisément dans le Royaume de France.
N’est il pas impossible que ces pratiques aient existé, peut-être sous différentes appellations, et qu’elles furent de pratiques courantes ? Je le crois également.
J’ai des choses à dire sur ce sujet. J’attendrai que l’on m’y réponde pour, peut-être, en disserter.
« Il N’Est D’Armure Qui Ne Brise, Il N’Est D’Empire Qui N’Effondre. »‘
Bonjour,
Je vous remercie de l’intérêt porté à cet article.
L’inquisition a débuté bien avant la chasse aux sorcières, c’est un fait de l’Église visant à lutter contre l’hérésie.
La chasse aux sorcière n’a eu lieu qu’à la toute fin de Moyen-Age (1550-1600). Certains lient cela à la rationalisation de l’esprit qui arrivait avec la Renaissance. J’ai lu à plusieurs endroit que des femmes ayant des connaissance dans la pharmacopée étaient considérés comme des sorcières.
Cela est à vérifier, mais les condamnation n’auraient pas été faite directement par l’Église, mais on lui aurait mis ça sur le dos par la suite.
De manière générale, je dirais que le mouvement vers le rationalisme et le libéralisme commençait à s’amorcer.
Concernant le chamanisme, il faut déjà voir ce qu’on entend exactement par chamanisme.
Le chamanisme s’encre dans la Tradition, que l’on retrouve chez dans toutes anciennes civilisation avant que celles-ci ne dégénèrent vers le « monde moderne ».
Je ne sais pas quelle forme de chamanisme était présente au Moyen-Age et ni comment elle s’est manifestée (est-ce que l’on peut y inclure la médecine hippocrate ?).
Sachant que les enseignements étaient majoritairement oraux (surtout en ce qui concerne les connaissances ésotériques), il y a beaucoup de choses dont on a pas écho.
Pour sûr, il me semble que notre monde connait une regression plutôt qu’une evolution. Nous commençons par les villes du neolithique et son développement prospère céréalière, se monuments gigantesques, sa structure equilibrée. Puis la sagesse de l’antiquité, sa beauté, sa dolce vita, son impudisme et sa grande esthète. Puis le moyen âge, sa science, ses mathematiques, sa geometrie, sa valeur humaine et son sens de l’honneur.
Et, la décadence des royaumes, la peste noire, la guerre de cent ans et les colonisations. Le pillage de l’or précolombien, l’esclavage, l’oubli de Aksoum, la guerre de l’opium, la fin des tipis. Et voici la télé-réalité, la peur véhiculée, la crise, les guerres chimiques.
Alors, esperons un âge lavant note déshonneur actuel, il y a certes de quoi admirer ce qui a existé dans des temps reculés.
Bonjour,
Peut-être ceci pourrait-il vous intéresser…
https://www.youtube.com/watch?v=kBCDU_PnavQ
Cordialement
[Recul de la science (par rapport à l’antiquité) au profit de la religion, faisant croire que l’on pensait que la terre était plate.]
Lol ^^
Très intéressant ! De manière plus générale, le mépris ou la méconnaissance du passé s’explique aujourd’hui par la puissance extraordinaire du seul dogme auquel l’homme occidental croit encore: le dogme du Progrès. Il permet de passer avec légèreté ou désinvolture au-dessus de toutes les atrocités des deux-trois derniers siècles, incomparablement plus effrayantes que les pages les plus sombres du Moyen Âge.